HOURVARI

Avec Hourvari, le cirque-théâtre de Rasposo fait vibrer le chapiteau. Un spectacle sur la ligne de crête entre le vrai et le faux.

Hourvari : ce mot de chasse désigne une ruse animale, ou comment le gibier revient sur ses traces pour tromper les chiens à sa poursuite… 

Par extension, il signifie le vacarme, la tempête ou le chaos. En appelant ainsi sa nouvelle création, écrite et mise en scène par la directrice artistique Marie Molliens, la compagnie Rasposo affirme la nature sauvage et rebelle d’un spectacle libéré des conventions. 

Avec son histoire invraisemblable, Hourvari nous égare et nous surprend. Il nous fait rencontrer des clowns pareils à des spectres, ou des corps marionnettiques prêts à s’effondrer. 

Entre le vivant et l’inerte, le pantin et l’humain, ces circassiens indépendants et passionnés renversent tout ! Avec ses personnages énigmatiques et son intrigue hors du temps, Hourvari interroge la vanité de l’existence en jouant entre le vrai et le faux, le superficiel et l’authentique. Si la désobéissance est la clé, il s’agit de découvrir son propre courage et de poursuivre l’aventure ! Hourvari propose un cirque d’aujourd’hui, politique et poétique, où repousser ses limites devient un geste artistique d’une grande générosité. Entrez dans un monde avec des sentiers qui bifurquent, des lignes de fuite trompeuses et des artistes aux mille et une métamorphoses ! 

Dans ce nouveau projet, je propose à l’extrême, le geste circassien et la sensation qu’il produit sur le public, pour affirmer la nécessité d’une remise en cause : la vie, sa vanité et son ivresse.

Une interrogation contemporaine sur l’artificiel et l’authentique, l’agitation et la fragmentation des existences.

Sur le plan physique, l’ensemble des corps circassiens, mettra en jeu la relation vivant/inerte. Pour cela, je m’intéresse à la capacité de la marionnette à collapser : un corps marionnettique interroge différents niveaux de perception d’un corps vivant, et peut-être, permet de mieux saisir les caractères d’une possible manipulation intellectuelle et physique, visible ou invisible, aujourd’hui.

Je tente d’aller vers une pensée renouvelée de l’Humanisme, en faisant apparaître des instants de grâce issus de nos ambiguïtés, de nos aspects dérangeants, et de nos désobéissances : une tentative de redéfinir ce qu’on entend par l’humain dans une sincérité brutale. **

Ce spectacle met en tension le jeu et le geste, le vrai et le faux. Un conte désobéissant où impertinence, ivresse et état de grâce, servent de fondement à une résurrection. Des instincts de vie et de mort vibrent à travers les corps physiques des acrobates-pantins pour remettre en cause organiquement le spectateur, ainsi que ses idées sur la réalité et sa place poétique dans le monde.

Regarder de l’autre côté du miroir.

Je parle d’utopie et de cauchemars, de paradis perdus et d’horizons hors d’atteinte. Non pas d’une inquiétude, mais d’une vibration « intranquille », un état tout autant physique que mental, une turbulence qui place la sensation aux aguets, à la fois dans des attentes et des résolutions.

Ma condition d’artiste est de prendre un risque, alors comme le gibier, je reviens sur certaines pistes pour tromper les chiens.

Marie Molliens

© Ryo Ichii